Mots pour Maux N°4 : Procrastination

Publié le 14 octobre 2025
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Définition Procrastination

Tendance à retarder volontairement une action qu’on a l’intention de réaliser, en dépit des conséquences négatives que l’on peut attendre de ce report. P. Steel

Les personnes souffrant de procrastination connaissent la tâche et les délais, mais ont de grandes difficultés à passer à l’acte. La procrastination peut toucher les tâches de la vie quotidienne (privée), de la vie professionnelle et affecter la prise de décisions. Elle se déclenche souvent au commencement des études et concerne 15 à 20% de la population.

La procrastination n’a rien à voir avec la paresse. Elle touche souvent des personnes douées, dont le potentiel est reconnu par l’entourage. Ils ou elles craignent l’épreuve de la réalité et la repoussent inconsciemment. La procrastination ne signifie pas non plus ne rien faire ; au contraire, les personnes concernées peuvent être extrêmement actives dans toute autre tâche ne concernant pas directement la tâche problématique.

Caractéristiques

La procrastination, consiste à retarder intentionnellement l’accomplissement d’une tâche prévue malgré l’attente de conséquences négatives dans un futur plus ou moins rapproché.

Face à une tâche jugée importante, une procrastinatrice ou un procrastinateur va repousser en permanence le passage à l’acte, parfois même jusqu’à ne plus pouvoir réaliser la tâche. Il peut s’agir de tâches jugées ennuyeuses, déplaisantes ou menaçantes. La procrastination peut aussi intervenir en lien avec la difficulté de séquencer les opérations d’un projet de grande envergure. La pénibilité de la tâche va être exacerbée à tel point que la procrastinatrice ou le procrastinateur choisira de lui soustraire des tâches moins pertinentes ou prioritaires comme rêvasser, faire du tri, téléphoner, relever ses mails, etc.

La personne est maîtresse ou maître dans la formulation d’excuses lui permettant d’éviter de s’atteler à la tâche. Le soulagement est cependant de courte durée, car le sentiment de culpabilité rend les tâches de substitution moins apaisantes et stigmatise encore davantage LA tâche problématique. S’ensuit un plus grand désir de fuite et de stratégies d’évitement, formant ainsi un cercle vicieux.

Causes de la procrastination

Les causes de la procrastination sont multiples. Paradoxalement, elle touche souvent les perfectionnistes, c’est-à-dire les personnes incapables de faire un travail à moitié ou médiocre. Ils ou elles ont de telles exigences envers elles ou eux-mêmes, que la peur de l’échec devient omniprésente. Il est plus rassurant de repousser une tâche jusqu’au dernier moment et d’être obligé·e de la bâcler, que de s’investir à fond et risquer de ne pas atteindre l’excellence visée. Les procrastinateur·trice·s se protègent ainsi de l’échec, car ils ou elles pourront se dire qu’un résultat est médiocre parce qu’ils ou elles n’ont pas donné le meilleur d’eux-mêmes. Ainsi, leur estime de soi est protégée.

Les personnes ayant du mal à planifier sur le long terme et à reporter l’atteinte des objectifs sont plus promptes à la procrastination. Il s’agit ici d’un problème d’autorégulation : ces personnes fonctionnent sur un mode de gratification immédiate. Le profil personnel peut donc présenter une vulnérabilité à la procrastination : une personne impulsive sera plus à risque qu’une personne consciencieuse.

On peut citer également la recherche de sensations fortes ou le besoin d’adrénaline pour se mettre au travail. Sous le coup de stress, la procrastinatrice ou le procrastinateur pense qu’il va réaliser la tâche en un temps record et minimiser ainsi le mauvais moment à passer. Il s’agit cependant d’une excuse utilisée par la personne pour justifier de faire les choses toujours au dernier moment, car les études n’ont pas démontré d’activation cognitive accrue à l’approche du délai.

Conséquences

« Procrastiner est un peu comme dépenser à crédit. » Sirois, F., & Pychyl, T. (2013)

Il a été montré que les personnes qui ont une tendance chronique à procrastiner subissent des conséquences négatives dans une variété de domaines de la vie. Elles auraient tendance à être plus stressées et en moins bonne santé en raison du stress supplémentaire.

Cette situation crée un niveau de stress et de culpabilité élevés, péjorant l’estime de soi. Ainsi, la stratégie de protection de l’ego finit par se révéler contre-productive.

La procrastination représente également un problème pour les organisations. Les retards, la baisse de productivité ou de qualité, les conflits interpersonnels au sein d’équipes de travail en sont quelques exemples.

Traitement de la procrastination

« C’est parce qu’on imagine simultanément tous les pas qu’on devra faire qu’on se décourage, alors qu’il s’agit de les aligner un à un ». Marcel de Jouahandeau.

La réalisation d’une action sera facilitée si la personne associe celle-ci à un plan «si-alors» dans lequel elle précise quand, où et comment elle va réaliser le/les comportements qui lui permettront d’atteindre le but fixé. Cette stratégie est aussi efficace pour contrer les potentielles distractions. La composante « si » décrit le plus précisément possible une situation qui constitue une opportunité d’agir ou un obstacle à l’atteinte du but. La situation peut être interne (humeur ou pensées) ou externe à l’individu (lieu, heure). La composante alors spécifie une réponse comportementale ou cognitive. Le plan « si-alors » permet de lier une situation à un comportement, mais surtout transforme la situation en un signal activant et préparant la réalisation du comportement.

Exemple : « si lundi matin à 9h, je commence à rêvasser, alors je vais me chercher un café, l’emmène sur ma place de travail, et ouvre mon document de travail. »

Une autre stratégie est de classer les tâches à réaliser de la façon suivante :

  • Tâches urgentes ET importantes : à faire (ce sont les priorités)
  • Tâches importantes non urgentes : à planifier dans l’agenda
  • Tâches urgentes non importantes : à déléguer
  • Tâches ni urgentes ni importantes : à supprimer ou déléguer

Planifier les tâches prioritaires sur une plage horaire où sa concentration est optimale, et en fonction de son rythme métabolique personnel.

 

Ismat Group vous offre la Collection « Mots pour Maux ». Nos nombreuses années d’expérience au sein d’organisations publiques et privées, de toutes tailles et de tous secteurs d’activités nous ont permis de recenser les principaux Maux du travail. A cela, nous avons ajouté des références aux normes légales en vigueur en Suisse et des recommandations d’action en lien avec la réalité du travail au quotidien.

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