Définition du Burnout
Le burnout est un épuisement professionnel dû au stress chronique.
Dans la classification internationale des pathologies déterminée par l’OMS, le burn-out n’est pas une maladie mais plutôt considéré comme un diagnostic accompagnant : « syndrome résultant d’un stress professionnel chronique qui n’a pas été géré correctement » (ICD-11 : QD85).
Il s’agit d’une atteinte à la santé résultant d’une exposition prolongée à un stress chronique, habituellement de 6 mois ou plus, sans récupération suffisante. En surrégime sur une trop longue période, l’organisme et ses capacités de résistance s’effondrent, puisant dans ses réserves énergétiques jusqu’à épuisement de celles-ci.
Symptômes
Les signes du Burnout observables sur la place de travail (liste non exhaustive) :
- Augmentation des heures supplémentaires pour compenser l’efficacité progressivement perdue ;
- Difficultés de concentration et pertes de mémoire, accumulation d’erreurs par manque de vigilance ;
- Modification dans la gestion des émotions (insensibilité, cynisme, irritabilité accrue ou nervosité) ;
- Hypersensibilité au bruit, aux odeurs ;
- Isolement social ;
- Tensions corporelles ;
- Baisse de motivation, d’engagement ;
- Baisse de productivité, de rendement ou d’efficacité ;
Causes du Burnout
Les risques liés au travail
Quantité de travail trop importante, pression des délais, exigences de qualité, exigences de concentration, interruptions fréquentes, exigences émotionnelles (incongruence ou empathie), perte de sens, inadéquation entre valeurs du métier et valeurs de l’entreprise. Trop de tâches ou de situations usantes et stressantes et pas suffisamment de tâches ou de situations qui redonnent de l’énergie.
Les risques liés au corps
Fragilité, répercussions d’une importante atteinte à la santé plus ancienne (longue maladie), vieillissement, manque d’activités physiques, manque de soins.
Les risques liés à la vie privée
Événements personnels difficiles qui rendent la personne vulnérable au stress professionnel, perte des possibilités de récupération dans la vie privée, dégradation du lien avec les proches, sacrifice de la vie personnelle au profit du travail et/ou d’un proche (situation de proche-aidant).
Les risques liés au profil personnel
Risques spécifiques : exigences personnelles particulièrement élevées, tendance au perfectionnisme, à la procrastination, mauvaise gestion des nouvelles technologies.
Histoire personnelle : valeurs élevées du travail transmises par les parents (modèle parental surengagé), accumulation du stress dans des postes successifs, perte des priorités de vie, choix de la profession non pertinent.
Attitudes au travail à risque : un profil de type fort, une attitude guerrière face aux défis et difficultés.
Conséquences
Les capacités intellectuelles atteintes
Sur un moyen terme (6 mois ou plus), les hormones de stress attaquent le cerveau et génèrent des pertes de mémoire et de concentration importantes. Souvent, la personne perd sa capacité à développer une vision d’ensemble. Dépassée par ses difficultés, elle ne parvient plus à réfléchir de façon efficace et elle aura tendance à se focaliser sur les obstacles et les événements négatifs.
La compétence émotionnelle se désorganise
La personne présente petit à petit des difficultés dans la gestion de son ressenti. Certaines personnes développent une hypersensibilité émotionnelle. D’autres, au contraire, deviendront apathiques et ne parviendront plus à exprimer la moindre émotion. Incapables d’être disponibles pour les autres, elles s’isolent socialement. Cette détresse émotionnelle peut engendrer des abus de toxiques ou de médicaments.
Sur le plan physique
En phase d’épuisement, la personne en tension permanente n’est plus capable de récupérer ni de s’adapter, l’organisme s’effondre. Cette phase est souvent accompagnée par l’apparition de maladies car les hormones de stress affaiblissent le système immunitaire.
Traitement du Burnout
La sensibilisation et la diffusion d’informations dans les organisations permettent aux personnes en alerte d’identifier leurs symptômes, de réagir plus rapidement et de trouver de l’aide.
En cas d’alerte et de déséquilibre dû au stress chronique
- Remobiliser ses ressources et protéger en priorité son sommeil ;
- Revenir à soi et s’entourer d’un bon réseau de soutien ;
- Remonter son niveau d’énergie en déchargeant les tensions régulièrement ;
- Faire le bilan de ses facteurs de risque, des usures et ressources tant sur le plan professionnel que sur le plan privé puis élaborer un plan d’action des mesures personnelles et professionnelles de changement ;
- Cadrer et réentraîner le mental (ruminations, mémoire, concentration) ;
- Reprendre le travail autrement, en respectant son plan d’action et en effectuant les changements pertinents.
Point de vigilance : lorsque le degré d’épuisement est grave, il est indispensable d’être accompagné·e de manière spécifique par un ou une professionnel·le spécialiste du burn-out.
Le burn-out n’est pas une fatalité dans une organisation. Tous les acteurs de prévention et de dépistage ont un rôle à jouer dans les limites de leur responsabilité (ressources humaines, médiateur, psychologue du travail, personne de confiance interne, infirmière ou infirmier de santé, chargé·e de sécurité ou médecin du travail). Les cheffes ou chefs de proximité donnent l’exemple en faisant attention à elles ou eux-mêmes, bien formé·e·s, elles ou ils ont la possibilité de dépister une collaboratrice ou un collaborateur en danger (écouter, observer les collaborateur·ice·s à risque et connaître les signes d’alerte). S’ils ou elles connaissent la grille d’analyse des facteurs de risque, ils ou elles seront capables d’agir sur les leviers de prévention du burn-out dans leur équipe. Aussi, ils ou elles peuvent accompagner adéquatement la collaboratrice ou le collaborateur lors de retour au travail pour éviter une rechute.
Référence : « Comment rester vivant au travail », C.Vasey. éd. Dunod 2017
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