Toutes ces publications Linkedin me donnent le vertige… Quelle production de constats et de conseils de management! Mais sous la surface, le mal-être des managers est plus que préoccupant.
Savez vous qu’en 10 ans, nous sommes passés de l’absentéisme perlé des collaborateurs, qui, épuisés, déçus ou malades accumulaient des journées d’absence pour tenir bon… à celui des managers, qui craquent brutalement après avoir résisté jusqu’aux limites de leur nerfs et de leur santé! Dans une entreprise romande de 1500 collaborateurs, le taux d’absentéisme des 350 managers est 3 x plus élevés que celui des collaborateurs! Désormais, burn-out, suicides, violences, harcèlement et dépression font partie des réalités professionnelles, suivis des démissions et des licenciements. Combien de managers, épuisés, effondrés dégoutés, s’isolent et perdent le nord..?
Interpellé sur ces problématiques alarmantes- dont la presse ne nous parle peu, car la souffrance des travailleurs, en plus d’être taboue, s’est banalisée — je constate que l’homme, une fois de plus, se résigne à tout.
Comme expert du monde du travail, je ne sais que répondre lorsque l’on me demande les raisons de ces dérives. Je dirai juste: ne cherchez ni responsables ni coupables. Nous le sommes tous et c’est notre environnement qui est ainsi fait. Il nous incite à avancer, créer de la valeur, être ingénieux et productif, résoudre les problèmes et obstinément nous dépasser ! Ce n’est ni plus, ni moins, le prix de la performance.
Alors que faire ? Certains font un break sabbatique, d’autres du sport intensément, ou de la méditation, pour éviter de craquer. A peu de choses près, toute les manières de revenir vers soi sont bonnes. Mais une chose est sure: si, par le passé, il fallait un métier pour assurer sa carrière, aujourd’hui il faut surtout un mental d’acier.
Vincent Blanc
CEO ismat group