Pour assurer la pérennité d’une organisation, l’entretien préventif est primordial. Dans l’industrie notamment, les professionnels assurent la maintenance de leur parc-machines de manière régulière.
On entretient les machines…
Selon les branches d’activité, les normes de qualité en vigueur et le degré de précision attendu, l’entretien d’une machine se fait tous les mois, toutes les semaines, voire même chaque jour. Quel est le but de cet entretien ? Maintenir la durabilité de l’outil de production pour améliorer la productivité et réduire les coûts liés à d’éventuelles pannes. En d’autres termes, on met un peu d’huile dans les rouages de manière régulière pour assurer que la production tourne de manière fluide et harmonieuse.
Lors d’un séminaire en management que j’ai récemment animé, j’ai demandé aux participants de lister toutes les pannes machines qui surviennent, ou pourraient survenir, dans leur activité quotidienne. Le résultat a été bluffant : blocages, usure, pièces défectueuses, panne d’électricité, pannes informatiques, alarme incendie, etc. Au total, une liste de 51 pannes possibles pouvant entraîner des conséquences telles que : arrêt de production, pièces défectueuses, travail à refaire, retards, réclamations clients, surcoûts ou accidents de personnes. Pour toutes ces possibles pannes, il existe des processus qui sont contrôlés par les responsables qualité. Soyons rassurés, du côté des machines, tout va bien !
… mais que fait-on des collaborateurs ?
En lien avec cette première réflexion, j’ai demandé à ces mêmes managers de proximité de lister toutes les pannes-collaborateurs possibles pouvant être provoquées par un mauvais management. Sur les 21 pannes citées, le « top 5 » est parlant : en première position le stress, puis la surcharge, les conflits, la démotivation et les absences.
« Comme il assure la maintenance des machines, le manager est aussi responsable de “mettre de l’huile” dans les rouages de ses collaborateurs. C’est ça le bien-être au travail pour plus de performance »
Comme les pannes de machines, le stress, la surcharge, la fatigue, les conflits et la démotivation sont autant d’incidents qui risquent de gripper les rouages du collaborateur. Le bien-être et le climat social s’en ressentent rapidement et deux indicateurs pertinents devraient alarmer le manager : la hausse des absences de courte durée et l’augmentation des conflits dans les équipes. Ceci est suffisamment préoccupant pour mettre aussi en place des processus de prévention. Alors pourquoi les processus RH prévoient-ils seulement un entretien collaborateur par année ? La réponse la plus souvent entendue est : « parce qu’on n’a pas le temps ».
Les 7 secrets du manager pour mettre de l’huile dans les rouages de son équipe
En prévention, pour mettre de l’huile dans les rouages de son équipe, le manager de terrain a toute une palette de moyens simples à disposition.
- Donner du sens au travail
- Être exemplaire et équitable
- Donner des feedbacks réguliers
- Être proche et à l’écoute de chacun
- Oser contrôler, corriger et remercier
- Déléguer des tâches responsabilisantes
- Mener des entretiens individuels aussi quand tout va bien
J’enfonce des portes ouvertes ? Oui ! Cependant, mon expérience me révèle que certains managers s’occupent plus de leurs machines que leur équipe. Et que ceux qui assurent la maintenance bienveillante de chaque collaborateur limitent les risques de casse (humaine) et évitent les réparations (souvent graves et irréversibles).
Comme un expert doit prendre soin de son outil de production, un manager doit prendre soin de ses collaborateurs. Chaque merci, chaque bravo et chaque feedback bienveillant sont autant de gouttes d’huile que le manager met dans les rouages de son équipe. Pour être performants et heureux, les collaborateurs ont besoin de Sens et de Reconnaissance. Chaque salarié est prêt à donner le meilleur de lui-même s’il est soutenu et valorisé par un management de qualité. Quel que soit le domaine d’activité (soins, services, industries, collectivités publiques) la pénibilité du travail a besoin d’être (ré)compensée par des éléments essentiels de climat social.
Alors, chers managers, mettez de l’huile !